Né le 26 juillet 1937 à Bordeaux, Boris Cyrulnik est un psychiatre et psychanalyste français. Il étudie aussi l'éthologie et la neurologie, désireux d'étendre au maximum ses connaissances dans le domaine du comportement humain. Il est né de parents juifs immigrés d'Europe centrale et orientale, qu'il perd durant la Seconde Guerre mondiale. Orphelin, il est confié dès la fin du conflit à sa tante maternelle. Il quitte alors Bordeaux et grandit chez elle à Paris. Après ses études au lycée Jacques Decour, il étudie à la faculté de médecine de Paris et se spécialise en psychiatrie. Il occupe un poste de médecin-chef dans un établissement jusqu'en 1979. Il devient ensuite psychanalyste libéral tout en donnant des consultations à l'hôpital de Toulon-La Seyne-sur-Mer, où il crée un groupe de recherche en éthologie clinique. La vulgarisation de ses connaissances lui tient particulièrement à cœur et occupe une place fondamentale dans sa vie. Il a notamment vulgarisé le concept de résilience et a publié plusieurs dizaines d'ouvrages à titre individuel et collectif. Il est aussi enseignant à l'université du Sud-Toulon-Var. Boris Cyrulnik est un homme très engagé. Il est membre de l'ADMD, Association pour le droit de mourir dans la dignité, et compte parmi les personnalités importantes du pays. En 2007, il rejoint la commission Attali, chargée de proposer des recommandations dans le cadre de la relance économique de la France. En décembre 2014, il est élevé au rang d'Officier de la Légion d'Honneur.
Boris Cyrulnik a échappé à la mort que lui promettait une idéologie meurtrière. Un enfant qu'on a voulu tuer et qui toute sa vie a cherché à comprendre pourquoi, pourquoi une telle idéologie a pu prospérer. Pourquoi certains deviennent-ils des "mangeurs de vent", qui se conforment au discours ambiant, aux pensées réflexes, parfois jusqu'à l'aveuglement, au meurtre, au génocide ? Pourquoi d'autres parviennent-ils à s'en affranchir et à penser par eux-mêmes ? Certains ont tellement besoin d'appartenir à un groupe, comme ils ont appartenu à leur mère, qu'ils recherchent, voire chérissent, le confort de l'embrigadement. Ils acceptent mensonges et manipulations, plongeant dans le malheur des sociétés entières. La servitude volontaire engourdit la pensée. "Quand on hurle avec les loups, on finit par se sentir loup." Penser par soi-même, c'est souvent s'isoler. Seuls ceux qui ont acquis assez de confiance en soi osent tenter l'aventure de l'autonomie. Au-delà de l'histoire, c'est notre présent que Boris Cyrulnik éclaire.